Conseils et avis d'experts — 23 novembre 2017

Quand l’histoire rencontre la science

Chez Dropbox, l’esprit d’équipe est au centre de nos préoccupations, et ceci à tous les niveaux. Nos clients nous ont appris que des histoires fabuleuses pouvaient naître d’une collaboration réussie. Qu’il s’agisse du partenariat entre le Garsington Opera et le Philharmonia Orchestra, ou de l’équipe qui a travaillé sur la bande originale du film LION, nommée aux Oscars, une histoire mémorable est le fruit d’une collaboration étroite entre des équipes exceptionnelles.

L’archéologie est un exemple très parlant, car elle exhume des récits qui ont changé le cours de l’humanité. C’est pourquoi nous sommes ravis d’avoir pu nous entretenir avec le professeur Dietrich Raue de l’Université de Leipzig, qui a consacré sa vie entière à l’étude de l’égyptologie et de l’archéologie. Le professeur Raue a découvert des ruines anciennes qui racontent des histoires venues tout droit de notre passé.

Depuis 2012, le professeur Raue est codirecteur du projet Heliopolis et le professeur Aiman Ashmawy est quant à lui codirecteur du département égyptien des antiquités. Ensemble, ils ont fondé une société germano-égyptienne chargée de fouiller le site de la cité antique d’Heliopolis, ville et centre religieux majeurs de l’Égypte ancienne.

Alors que la majorité des découvertes se sont étalées au fil des années, l’exhumation accidentelle du buste d’une statue représentant le pharaon égyptien Psammétique Ier (664-610 av. J.-C.) a fait les gros titres. « Cela a été une vraie surprise. Les travaux archéologiques sur le terrain étaient presque terminés lorsque nous avons découvert deux fragments », explique le professeur Raue. « Lorsque nous avons commencé à drainer la fosse, nous avons remarqué qu’il était beaucoup plus imposant que prévu ! »

Le visage de Psammétique Ier était d’abord à peine visible. L’équipe s’attendait uniquement à trouver des fragments. Avec cette découverte, un nouveau chapitre de l’histoire égyptienne se dévoile. Mais même les histoires qui entourent le monde antique s’appuient sur la collaboration, le travail d’équipe et, de plus en plus, la technologie. « Le projet Heliopolis fait intervenir plus de 150 personnes, aux compétences et aux expertises variées, qui viennent de toute l’Europe. Nous avons également une équipe de 20 ouvriers spécialisés originaires de Haute-Égypte. Leurs arrière-arrière-arrière-grands-pères ont travaillé pour les missions allemandes de 1903 », explique le professeur Raue.

La notion d’équipe prend une nouvelle dimension dans le monde du travail d’aujourd’hui, et c’est aussi le cas du domaine des fouilles archéologiques. Pour le professeur Raue et le professeur Ashmawy, il est essentiel de recruter les meilleurs talents et d’exploiter au mieux la technologie pour que tout le monde reste sur la même longueur d’onde en permanence, sur le terrain ou aux quatre coins du globe. Même si des locaux sont chargés du projet Heliopolis toute l’année, le professeur fait appel à l’expertise de spécialistes étrangers venus de toute l’Europe. Ils ne viennent toutefois que deux fois par an et ne restent que cinq semaines au maximum. « Cela signifie que pendant ces cinq semaines, nous devons exploiter au mieux leurs compétences. »

Cela donne lieu à des découvertes incroyables, comme celle du buste de Psammétique Ier. D’après le professeur Raue, il est essentiel que les équipes partagent une vision commune et soient en contact permanent les unes avec les autres : « Nous avons une grande équipe, mais chacun des membres qui la constituent est indispensable. Dans le monde de l’archéologie, il faut non seulement constituer une équipe compétente, mais il faut également que chacun de ses membres partage la même passion. C’est seulement à cette condition que les découvertes ont lieu. »

Et d’après le professeur Raue, tout comme les cartes et rapports du XIXe siècle qui ont toujours cours en archéologie de nos jours, ces archives numériques vont être utilisées pendant des siècles. « En stockant numériquement les informations, nous générons une archive utilisable et accessible pendant des siècles, que ce soit pour la recherche à venir ou pour les intégrer à de nouvelles fouilles. »

Pour aider l’équipe à révéler les objets anciens au monde moderne, le professeur Raue et le professeur Ashmawy déclarent que les nouvelles technologies innovantes leur sont utiles. « Bien que la documentation sur le terrain soit encore largement analogique, depuis deux ans, nous utilisons de plus en plus la technologie 3D. Cela nous a permis de gagner beaucoup de temps et de partager les informations de chacun parmi tous les membres de l’équipe grâce à l’établissement de rapports en temps réel. » Les professeurs Raue et Ashmawy s’appuient également sur les réseaux sociaux et sur le site Web du projet pour partager l’actualité des fouilles et tenir informées les personnes impliquées dans le projet. Ceci est particulièrement important pour les spécialistes qui ne viennent que brièvement sur site. De plus, le professeur Raue supervisant simultanément trois sites de fouilles différents, la communication et la collaboration sont essentielles.

Mais l’histoire ne s’achève pas avec la découverte. Même si trouver des objets antiques enfouis constitue l’un des défis les plus importants, sensibiliser et mobiliser, d’après le professeur Raue, est presque plus difficile. C’est à ce stade que le rôle du musée de Leipzig est crucial pour communiquer les découvertes des fouilles au moyen de conférences, d’expositions spéciales et grâce aux relations publiques. « Les découvertes sont utiles d’un côté, mais c’est également une grande responsabilité. Vous devez vraiment attendre celle qui attirera l’attention de chacun, partager l’information de façon à susciter l’intérêt des gens et les aider à établir le lien avec notre histoire collective. »

Leizpig fait également partie du programme de la Nuit des musées, événement au cours duquel plus de 3 000 visiteurs se rendent au musée de 18 h à minuit. Ce programme met en évidence notre fascination pour le passé et la nécessité pour la jeune génération d’égyptologues (dont nombre d’entre eux sont des étudiants des professeurs Raue et Ashmawy) de comprendre comment communiquer avec le public.

Cependant, afin de réellement susciter l’intérêt du public pour l’histoire ancienne, le professeur Raue déclare que rien ne vaut la communication. « L’égyptologie est une discipline de moindre envergure et nous devons donc en parler de la manière la plus efficace possible. Les réseaux sociaux et les médias en ligne sont très efficaces, mais nous organisons également un grand nombre de conférences auprès des collectivités afin que les gens sachent ce que nous faisons et qu’ils aient la possibilité de poser autant de questions qu’ils le souhaitent. Et d’après moi, il n’y a pas de questions stupides, il n’y a que des mauvaises réponses. »

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